Qui sème l’espoir …

« Je voulais participer au projet "Qui sème l’espoir…" parce que les gens ils ont peur de nous. Je voudrais leur montrer qu’ici, dans le 9-3, c’est pas le ghetto. »
Fahd, 18 ans, suivi par l’établissement éducatif la Fabrique de Mouvements à Aubervilliers.

Octobre 2005, les médias investissent la banlieue. Les images de nuits incendiaires déferlent. Parties de Clichy-sous-Bois, les émeutes grondent pendant trois longues semaines. Puis le brasier s’éteint. Et avec lui, les écrans de télé.
Octobre 2006, huit jeunes incendient un bus à Marseille. Mama Galledou est grièvement brûlée. Lors du procès, l’un d’eux se défend avec ces mots : « Ce soir, il faut que je brûle un bus. A Paris, ils brûlent et ils passent à la télé ».
Parce que la banlieue ne se résume pas à un écran de fumée, une photographe et une rédactrice du collectif Argos ont cherché à mettre en contradiction le réel en partant à la rencontre des habitants des cités pour recueillir leurs vérités. Pendant deux ans, ces deux journalistes ont pris le temps de se mettre en quête d’actions porteuses d’espoir menées à travers un département emblématique de la banlieue : la Seine-Saint-Denis. Loin de ce regard stigmatisant qui laisse de profondes cicatrices, mais sans pour autant nier les difficultés que concentre – plus que tout autre – cette collectivité. Malgré la pauvreté, le chômage, la violence, ce « lieu » mis au « ban » de la société abrite un esprit concret de solidarité, un riche tissu associatif ainsi qu’un réel dynamisme culturel. En témoignent ces instants pris sur le vif.

Auteurs

Aude Raux, journaliste

Jérômine Derigny, photojournaliste