« Au Sénégal, je n’arrivais pas à vivre de ma pêche… Je me suis donc embarqué sur un bateau espagnol qui pêchait au Sénégal, puis j’ai accosté à Bilbao, et maintenant dans le Morbihan ».
Omar Kane

Confrontés à l’épuisement des stocks de poisson et à l’accaparement de leurs ressources halieutiques, de plus en plus de pêcheurs migrent vers l’Europe, à la recherche de meilleures conditions de vie.

Originaires de la petite côte entre Joal et Dakar, ces marins sillonnent les rives de l’Atlantique Nord depuis dix ans pour embarquer à Vigo, La Corogne, Santander et sur les ports de Lorient, du Guilvinec, de Roscoff, Saint-Vaast ou Cherbourg.

En cause : une croissance largement incontrôlée de l’effort de pêche et une cohabitation souvent conflictuelle avec la pêche industrielle chinoise, espagnole ou russe, qui conduit à l’accaparement des ressources halieutiques.

Nous avons rencontré ces pêcheurs enfin arrivés à bon port, avant de découvrir les raisons qui les poussent aujourd’hui à s’exiler. La mer regorge d’histoires de pêcheurs prenant le large pour rejoindre des eaux poissonneuses. Basques, bretons, galiciens, norvégiens et désormais sénégalais…

Depuis un an et malgré les risques encourus, pas une semaine ne passe sans que des migrants subsahariens ne trouvent la mort en tentant de rejoindre les îles espagnoles des Canaries. Selon l’OIM, 500 personnes au moins y auraient perdu la vie. La plupart sont des pêcheurs sénégalais.

Auteurs

PHOTOGRAPHE :

Guillaume Collanges

REDACTEUR :

Sébastien Daycard-Heid